Par Sandra Dufour, conseillère en agroenvironnement OptiConseils
Pourquoi planter des bobettes, me demanderez-vous ? Pour faire jaser? Oui, un peu! Mais le véritable but est de faire une expérience sur l’activité microbiologique du sol. Ainsi, en visualisant la dégradation du tissu des bobettes, nous pouvons faire un lien avec la santé du sol. Y a-t-il de la vie? Assez d’eau? Assez de matière organique? Tous des éléments indicateurs de bonne santé. Les bobettes devaient être enterrées au printemps et déterrées au moins 3 mois plus tard. Regardez les photos:

On observe qu’il ne reste que les coutures composées de matériaux dérivés du plastique. Ce qui est indigeste pour les microorganismes vivants dans le sol. L’état de cette bobette nous indique donc que le sol a la capacité de dégrader du coton. Si le sol peut le faire, c’est qu’il est théoriquement équilibré et en bonne santé.
La culotte a été plantée dans un champ en prairie au printemps. Le producteur pratique le travail réduit du sol. Et dans son plan de rotation, il y a des prairies. Cela signifie qu’il y a une prairie dans le même champ pendant 3 à 4 années peut-être plus.
Ci-dessous, on voit que le tissu est peu dégradé. Ce qui indique que le sol manque de vitalité. Dans ce champ, la rotation de culture est une alternance entre le maïs et le soya. Ces deux cultures laissent peu de résidus végétaux. Qui dit résidus dit nourriture pour les microorganismes du sol et couverture de protection pour l’hiver. Cela a un impact sur la santé du sol. Eh oui, les microorganismes mangent, digèrent et éliminent comme nous. Ce qu’ils relâchent ce sont en partie des éléments nutritifs digestes pour les plantes et d’autres microorganismes plus petits.
Cette bobette démontre un ralentissement de la vie du sol le rendant ainsi moins productif, d’où la nécessité de le fertiliser davantage.

Il y a plein de choses à comprendre avec cette expérience. La façon dont nous cultivons la terre influence directement la santé du sol. L’agriculture est un domaine complexe, mais passionnant.
Il y a là matière à réflexion, non?
La rédaction et la diffusion de cet article est rendue possible grâce au soutien du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.