Dominique Fiset, agr.
Les besoins en azote dans la culture du maïs sont un sujet qui aura tourmenté bien des chercheurs et des producteurs agricoles. Effectivement, depuis des décennies, après des centaines de projets de recherche et de formations aux producteurs agricoles, on discute encore de la dose d’azote à appliquer en post-levée du maïs pour aller chercher le meilleur rendement possible et surtout le meilleur rendement économique.
Comme le maïs-grain est une culture très exigeante en azote, il importe de bien cibler les besoins de la culture selon le type de sol, le précédent cultural et les amendements organiques appliqués. Tous veulent cibler la dose la plus précise possible autant pour avoir un meilleur retour sur son investissement que pour éviter tout lessivage d’azote dans l’environnement.
Un des outils disponibles pour mieux évaluer le besoin en azote du maïs-grain nécessaire en post-levée est le test de nitrate du sol au stade 6 feuilles qui a été développé aux États-Unis dans les années 80 (PSNT).
Comment utiliser le test nitrate de sol?
Il consiste à prélever à l’aide d’une sonde plusieurs échantillons de sol représentatifs de la parcelle à 30 cm de profondeur et de bien les mélanger. Cet échantillonnage doit se faire juste avant de mettre la dose d’azote en post-levée soit au stade 5 à 6 feuilles du maïs-grain (voir photo 1). Un échantillon de ces prélèvements de sol est alors pesé et dilué dans une solution qui permet d’extraire les nitrates du sol. Pour tester la quantité de nitrate dans l’échantillon de sol, on utilise des bandelettes colorimétriques et un petit appareil de la grosseur d’une palette de chocolat qui se nomme NItracheck. En fait, le NItracheck nous permet d’obtenir une valeur numérique de l’intensité de la couleur obtenue sur la bandelette. Les bandelettes seront d’autant plus colorées que la quantité de nitrates est abondante dans le sol (voir photos 2 et 3).
D’où viennent les nitrates?
Ce sont les nitrates que le maïs va absorber comme source d’azote. Tout commence par l’application au champ de fumiers ou de lisiers par le producteur agricole dont l’azote est présent sous forme d’azote organique et d’ammoniac. Que ce soit l’un ou l’autre, les bactéries du sol sont nécessaires pour transformer l’azote organique ou ammoniacal des fumiers en nitrate.
Pourquoi en Chaudière-Appalaches?
Dans la région de Chaudière-Appalaches, comptant une forte quantité de productions animales, les lisiers et fumiers sont disponibles en grande quantité pour fertiliser le maïs-grain et les autres cultures. L’azote de ces lisiers et fumiers se transforme en nitrate durant la saison de culture selon la température et la vigueur des bactéries présentes dans les sols. Les doses de lisiers et fumiers appliquées dans les champs sont à priori recommandées par un agronome qui prépare le plan de fertilisation de l’entreprise agricole. L’agronome prend compte dans ses calculs, du taux de matière organique du sol, des antécédents culturaux et des applications de fumiers ou lisiers. Cependant, le cycle de l’azote est très complexe et, malgré un calcul des plus précis possibles et ajustés selon les dernières recherches scientifiques, il arrive que le lisier produise plus ou moins d’azote que prévu. Le test nitrate en post-levée au stade 5 à 6 feuilles du maïs permet donc d’ajuster la dose d’azote à appliquer selon la quantité de nitrates présents dans le sol à ce moment précis. Enfin un outil pratique qui nous permet de mieux évaluer la fourniture réelle d’azote disponible au lieu d’appliquer un simple calcul comptable à un écosystème tellement complexe !!
Contacter l’équipe de Fertior pour mieux doser l’azote dans vos champs de maïs et ainsi faire un meilleur suivi de l’azote dans vos sols. Plus d’argent dans vos poches et moins d’azote dans les cours d’eau!